Cybersécurité : un marché en expansion mais des défis structurels à relever

Face à la multiplication des attaques informatiques et à l’arrivée de nouvelles réglementations comme NIS2 ou DORA, la cybersécurité s’impose comme un enjeu stratégique en France. Dans l’hexagone comme à l’international, le secteur connaît une expansion rapide. Mais cette dynamique cache aussi des tensions : manque de profils qualifiés, formations mal adaptées, difficultés de recrutement…

Découvrez les dernières informations du rapport de l’OPIIEC sur le marché de la cybersécurité en France.

Le marché français de la cybersécurité est estimé à 5 milliards d’euros en 2023. Il pourrait dépasser les 10 milliards à l’horizon 2030. Cette croissance est liée à plusieurs facteurs :

• L’augmentation des cyberattaques : plus de 330 000 attaques réussies ont été recensées contre des PME en 2023.
• La digitalisation accélérée des entreprises.
• Le renforcement des cadres réglementaires (directive européenne NIS2, loi DORA, normes ISO 27000).

Les investissements en cybersécurité augmentent dans tous les secteurs, y compris les plus sensibles : santé, énergie, transports, services publics, industrie.

En parallèle de cette croissance, les entreprises rencontrent d’importantes difficultés pour recruter. En 2023, environ 45 000 professionnels exerçaient dans le domaine de la cybersécurité en France. Il en faudrait au moins 70 000 d’ici 2028 pour répondre à la demande.

Plusieurs domaines sont particulièrement concernés par cette pénurie :

• La cryptographie
• La sécurité cloud
• L’IA appliquée à la cybersécurité
• La sécurité des objets connectés (IoT)

Ce manque de profils qualifiés fragilise l’ensemble de l’écosystème, notamment les PME, qui disposent souvent de moins de ressources pour sécuriser leurs systèmes.

L’étude de l’OPIIEC identifie quatre grandes familles de métiers en cybersécurité :

1. La détection des incidents (analystes SOC, forensic, threat hunters)
2. Le conseil et l’audit (consultants en gouvernance, conformité, auditeurs)
3. Le pilotage de la sécurité (RSSI, gestionnaires de crise)
4. La conception de systèmes sécurisés (architectes cloud, ingénieurs sécurité)

Ces métiers requièrent des compétences techniques avancées (pentesting, forensic, sécurisation réseau, gouvernance) mais aussi des qualités transversales : rigueur, communication, capacité d’analyse, gestion du stress, pédagogie.

L’OPIIEC recense plus de 900 formations en cybersécurité en France. Pourtant, les besoins restent largement insatisfaits. Plusieurs limites sont identifiées :

• Une offre souvent trop technique ou inadaptée aux PME
• Peu de passerelles pour les reconversions professionnelles
• Un manque de formations continues courtes et accessibles

L’étude recommande de :

• Développer des cursus hybrides (cybersécurité + droit, cybersécurité + management)
• Valoriser les certifications professionnelles (CEH, ISO 27001, CISSP)
• Renforcer la formation continue, en particulier via le e-learning
• Intégrer des modules de cybersécurité dans tous les parcours numériques

L’OPIIEC propose quatre axes d’amélioration pour répondre à la pénurie de compétences et accompagner la croissance du secteur :

1. Sensibiliser plus largement à la culture cyber (dans les écoles, en entreprise, auprès des dirigeants)
2. Valoriser les métiers et les parcours, notamment auprès des jeunes et des personnes en reconversion
3. Intégrer systématiquement la cybersécurité dans les cursus numériques
4. Proposer des formats de formation plus flexibles et professionnalisants, adaptés aux besoins des entreprises

Pour répondre à la pénurie des compétences et accompagner la croissance du secteur, quatre axes d’évolution sont attendus par les branches :

1. Sensibiliser les acteurs (écoles, entreprises, dirigeants) et renforcer la culture cyber
2. Valoriser les métiers et les parcours de formation concernés
3. Intégrer systématiquement la cybersécurité dans les cursus numériques
4. Proposer des formats de formation professionnalisants, adaptés aux besoins des entreprises.

Depuis 2016, Diginamic, avec les organismes de formation et les CFA du numérique, participe à cet enjeu de structuration stratégique et d’évolution des métiers, tout en répondant aux besoins à court terme du « marché de l’emploi. »

Le marché de la cybersécurité est clairement en expansion. La demande est forte, les investissements augmentent et les perspectives d’emploi se multiplient pour offrir de solides perspectives de carrière. Mais cette dynamique sera durable uniquement si le secteur parvient à former suffisamment de professionnels, avec les bonnes compétences.